Nous vous résumons les conclusions d'une méta-analyse portant sur les différentes études publiées (7 études retenues) utilisant un traitement anti-arthrosique du genou par du PRP.
1) La première conclusion est la sécurité des injections de PRP, sans événement indésirable majeur rapporté dans la littérature, hormis la douleur suivant les 2 à 3 jours après l’injection. Aucun effet secondaire à long terme n’a été rapporté.
2) Toutes les études s’accordent sur un bénéfice clinique global de l’administration de PRP. Une efficacité thérapeutique plus grande en comparaison à une solution saline a été démontrée et la majorité des études (sauf 2 sur 7) suggèrent même une supériorité du PRP par rapport à la visco-supplémentation par l’acide hyaluronique.
Cependant, toutes les catégories de patients ne bénéficient pas des mêmes résultats qui sont plus favorables chez les jeunes patients atteint d’une arthrose peu évoluée que chez des patients plus agés ou avec un arthrose sévère.
3) A noter que la variabilité de la composition du PRP utilisé dans les différentes études constitue un obstacle à la comparaison de son efficacité dans le traitement de l’arthrose et limite également la puissance des résultats de ces études. Une autre limite à ces études est liée à la diversité des schémas thérapeutiques des injections qui ne fait pas encore l’objet d’un consensus.
De multiples variables peuvent interférer sur les résultats, qui sont autant de questions restant à résoudre, tel que le procédé de préparation du PRP, le calibre de l'aiguille de prélèvement du sang et lors de l'injection intra articulaire, la concentration en plaquettes, le stockage du PRP, la pré-activation, la concentration en leucocytes, le type d'anticoagulant, l'utilisation d'un anesthésique local, l'injection aveugle ou contrôlée par imagerie, le volume d'injection et sa fréquence, le type et la gravité de la maladie et des facteurs spécifiques au patient (comorbidité)
4) Le bénéfice clinique de l’administration de PRP reste aujourd’hui limité dans le temps et peut être grossièrement estimé à 1 an [48]. Cependant une nouvelle administration est possible et ne semble pas à ce jour poser de problème supplementaire.
5) L’amélioration fonctionnelle significative chez les patients arthrosiques, recevant des injections de PRP, pourrait s’expliquer par une baisse du taux de cytokines inflammatoires intra-articulaires et une augmentation des chimiokines anaboliques avec inversion du cercle vicieux de la dégradation du cartilage.
Même si beaucoup d'inconnus persistent dans ce traitement, les premiers résultats des études bien menées laissent entrevoir un potentiel thérapeutique intéressant du PRP pour cette pathologie.